Après avoir fait pousser des mains, faisons pousser des fleurs avec notre portable ! Lauren Moffatt transforme le Grand Palais Éphémère en une serre peuplée de fleurs fantastiques. C’est un vrai plaisir de se promener dans son jardin botanique ! L’artiste australienne explore avec son œuvre Contre-Plongée la relation entre l’humain et la nature. Les rôles s’inversent grâce à la technologie : l’homme occupe une place microscopique dans un univers végétal géant. L’expérience nous rend humble et méditatif.
Contre Plongée est une œuvre en réalité augmentée, certes, mais Lauren Moffatt a peint toutes les fleurs à la main ! Elle a eu recours à la photogrammétrie numérique pour nous offrir cette promenade au cœur du monde végétal.
Contre-Plongée fait partie d’un corpus d’œuvres intitulé Flowers for Suzanne Clair dans lequel Lauren Moffatt se penche sur le rapport des hommes avec les autres formes de vie terrestre. Son œuvre fait écho en littérature à la narration spéculative qui a connu son apogée dans les années 60 avec des auteurs tels que J.G. Ballard, Samuel R. Delany, Ursula Le Guin et les frères Strugatsky.
Ces écrivains ont recours au futurisme, à l’horreur et au surnaturel pour étudier des thèmes sociopolitiques et intellectuels de notre époque : l’angoisse existentielle et atomique, la technocratie, les dérèglements liés à l’urbanisation ainsi que les conséquences désastreuses de la société de consommation pour la planète Terre et les humains. La narration spéculative se caractérise notamment par la façon dont elle fait simultanément appel au sens de l’émerveillement du lecteur, à sa vulnérabilité et à la peur. En nous nous promenant dans ce jardin géant, nous sommes enchantés mais également aussi fragiles qu’un insecte !