Ce cimetière, outre son immensité, est l’un des plus beaux et impressionnants des Amériques. Monument national depuis 1987, il est peuplé de tombes d’artistes, d’écrivains, scientifiques, hommes d’état ou encore sportifs qui ont façonné l’histoire passionnante de l’île.
Les touristes, les catholiques, les athées ou encore les adeptes de la santeria viennent se promener dans les 57 ha du cimetière.
La tombe la plus visitée par les Havanais est celle d’Amelia Goyri. On la surnomme « la Miraculeuse ». Décédée en couches en 1901, on l’enterra selon la tradition avec son enfant à ses pieds. Son mari, inconsolable, lui rendait visite tous les jours. Il lui offrait des fleurs, lui parlait et frappait trois fois sur sa tombe pour la sortir de son sommeil éternel. Au moment de quitter sa bien-aimée, il enlevait son chapeau et s’en allait en marche arrière pour rester face à la tombe par respect pour Amelia.
Ce rituel dura quarante ans ! Le veuf était considéré comme un fou par la plupart des gens mais peu à peu des pèlerins vinrent se recueillir sur la tombe de son épouse dans l’espoir de voir leurs souhaits les plus chers exaucés.
Selon la tradition populaire, en ouvrant la tombe 13 ans plus tard pour enterrer une personne de la famille de la défunte, on trouva la jeune Amelia intacte avec sa fille dans les bras, dans un geste de protection maternelle, comme le reflète la sculpture du cimetière. A partir de ce moment, sa renommée s’est accrue au point d’être connue sous le nom de La Milagrosa (La Miraculeuse).